La crédibilité environnementale des sacs en plastique s'appuie sur le greenwashing
Dans le quotidien flamand De Standaard du 7 septembre dernier, nous lisons que Comeos passe à l'offensive. Hans Cardyn, avance divers arguments écologiques pour prétendre que le sac en plastique est plus écologique que celui en papier. Mais cela, c'est passer sous silence les principaux arguments en défaveur des sacs plastiques : l'emploi d'énergies fossiles nuisibles au climat pour les fabriquer, le continent de plastiques qui pollue les océans, les résidus plastiques dans l'eau potable et pire, dans l'organisme des poissons qui viennent jusqu'à nos tables.
Puisque la meilleure défense est l'attaque, Comeos avance des considérations contre la production de papier, qui serait grande consommatrice de bois, d'air, d'eau et d'énergie. Mais en argumentant de la sorte, la fédération sectorielle oublie que le bois est une matière première renouvelable, que la quasi-totalité du papier fabriqué aujourd'hui en Europe provient de forêts soumises à une certification durable, et surtout, que plus de la moitié des fibres de bois utilisées pour la production de papier proviennent du recyclage de vieux papiers. L'eau est en grande partie réutilisée et épurée, pour être rejetée parfois plus propre dans les cours d'eau qu'elle n'était initialement.
Économie circulaire
Bref, le papier est le matériau recyclable et renouvelable par excellence, fabriqué à partir d'énergies vertes et respectueux de l'environnement. Alors que nous accédons à une économie circulaire et du recyclage, l'importance du papier comme matériau d'emballage est appelée à croître. Les autorités européennes, plusieurs pays européens, la Wallonie et depuis peu la Région de Bruxelles-Capitale, interdisent l'emploi de sacs en plastique. Seule la Flandre doute encore. Ceci explique peut-être la démarche de Comeos.
Greenwashing
Il est hautement regrettable que l'argumentation d'organismes comme Comeos s'appuie sur le greenwashing afin de masquer les vrais motifs en faveur des sachets plastiques : ce sont tout bonnement les moins chers, ils réclament le moins d'espace de stockage et présentent le coût de manutention aux caisses le plus bas. Justifier le choix en leur faveur à l'issue d'un "projet pilote", sans évoquer la part des sachets plastiques dans la montagne de déchets, la pollution de la faune et de la flore océanique ainsi que la consommation de combustibles fossiles, est donc incorrect.
Tant que l'on abuse unilatéralement d'arguments écologiques pour défendre des finalités économiques, il sera impossible de toucher au cœur du débat : conscientiser les consommateurs et les fabricants de la nécessité d'envisager les solutions d'emballage à la fois les plus durables et les plus économiques.